Dans la cadre de sa mission d’inventaire permanent du PCI, Bretagne Culture Diversité lance en 2023 un nouvel inventaire territorial en s’intéressant au patrimoine vivant en contexte insulaire. Cet inventaire participatif invite les habitants des îles bretonnes à réfléchir à ce qui fait patrimoine à leurs yeux et à explorer les singularités des pratiques culturelles insulaires. Au plus près des populations, l’objectif est d’accompagner les acteurs locaux à la mise en place d’actions de sauvegarde.

Situées sur le littoral de la Manche et de l’Océan Atlantique, la Bretagne compte 11 îles habitées à l’année : Bréhat, Batz, Ouessant, Molène, Sein, Groix, Belle-Île, Houat, Hoëdic, l’île aux Moines et l’île d’Arz, constituant quatorze communes (Belle-Île en compte quatre). Avec l’archipel des Glénan, ces îles font partie de l’Association des Îles du Ponant, qui comprend en tout quinze îles et environ 16 000 habitants permanents à l’année (dont 11 252 pour les îles bretonnes).
Comme le souligne Louis Brigand, professeur de géographie et spécialiste des îles et de la vie insulaire, si « il y a trente ans, les îles bretonnes se dépeuplaient […], aujourd’hui, on constate que la population des îles du Ponant a globalement augmenté » . Ces mutations démographiques entraînent l’arrivée de néo-insulaires et posent en toile de fond la question des représentations contemporaines qu’a la population îlienne de son patrimoine immatériel.

Réaliser un inventaire participatif du PCI dans les îles de Bretagne permet ainsi, au-delà de l’intérêt premier d’identifier et documenter des pratiques patrimoniales, de comprendre les éléments culturels à partir desquels la communauté résidente tisse du lien social autour de ses spécificités. Cela pose, par la même occasion, la question de l’accueil de l’autre.

Le patrimoine vivant de l’Île aux Moines

Soutenu par le conseil départemental du Morbihan et en partenariat avec la municipalité, le projet réalise une première escale sur l’Île aux Moines pour lancer la phase 1 du projet. L’objectif : réaliser un premier état des lieux en expliquant la notion de patrimoine vivant et en consultant les populations de tous âges sur ce qui « fait » patrimoine pour elles. Pour cela, deux types de consultation vont être lancées fin août : permanences sur le marché et réunions publiques.