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Contes et légendes

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Contes et légendes

« Les archives que nous conservons et valorisons renseignent une partie du patrimoine ethnologique de la Bretagne : la musique, le chant, le conte, le champ linguistique, l’ethnobotanique. Dastum est la seule institution dédiée exclusivement au patrimoine populaire de culture orale dite traditionnelle. Cette dernière intéressait, il y a encore un siècle, 80% de la population qui n’était alors pas lettrée. »

Gaëtan Crespel

directeur de Dastum

MISSIONS

De l’intervenant·e qui transmet un air à jouer jusqu’à l’artiste qui puise son inspiration dans le répertoire traditionnel, télécharger directement sur portable un document sonore est devenu une pratique courante. « Depuis 2013, l’offre en ligne a révolutionné Dastum. Un membre consultant, moyennant une inscription payante, dispose d’un code et d’un identifiant qui lui permettent d’accéder directement à une grande partie de nos archives », affirme Gaëtan Crespel, directeur de Dastum. Association qui a vocation à rassembler, sauvegarder et diffuser le patrimoine ou matrimoine oral de la Bretagne historique.

Cet ensemble d’enregistrements sonores, numérisés ou en cours de numérisation, est le fruit de collectages menés depuis plus d’un demi-siècle en Bretagne par des hommes et femmes passionné.e.s, soucieux de faire vivre le patrimoine ou matrimoine oral conté, chanté ou sonné. L’association Dastum est en effet née de la rencontre de collecteurs et de musiciens en quête de répertoire, au début des années 70. Autant de collectages recueillis auprès de porteur.euse.s de mémoire, alors rendus possibles par l’accès au magnétophone.

Au fil du temps, aux collectages sonores sont venus s’ajouter des vidéos, des photographies, des documents de musique et depuis peu, des enquêtes ethnobotaniques. « Dastum est incontournable sur le patrimoine linguistique avec, par exemple, les archives des radios en langue bretonne », précise le directeur.

Autre exemple : soucieuse d’étendre sa documentation sur le thème du fest-noz, Dastum a collecté plus d’un millier d’affiches mettant en lumière la diversité de l’expression festive d’une culture traditionnelle bien vivante. Une opération menée dans la continuité des démarches entreprises par Dastum et ses partenaires, visant à inscrire le fest-noz sur les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Une inscription effective depuis le 5 décembre 2012, qui illustre l’importance d’un travail en réseau auquel contribuent Dastum et les pôles associés avec les structures et institutions culturelles partenaires.

« Dastum est une fédération », affirme le directeur. Elle fédère des associations indépendantes qui sont devenues pôles associés, en contribuant à la mise en œuvre d’objectifs communs. Au nombre de neuf, ces pôles ont par exemple ouvert les premiers « points de consultation » en ligne des archives de Dastum, suivis par d’autres structures. Citons les écoles de musique, les bagadoù, les médiathèques, les centres universitaires tel celui d’Harvard aux USA.

Autre volet de valorisation : l’activité d’éditeur débutée il y a une quarantaine d’années. Ce sont des éditions sonores déclinées par collections qui ont vocation à faire découvrir des interprètes de talent et leur répertoire, un territoire, une pratique sociale ou encore le dynamisme actuel du chant et de la musique traditionnels. Ainsi, la collection Patrimoine oral de Bretagne, issue d’une collaboration entre Dastum, le Centre de recherche bretonne et celtique, CRBC, et les Presses Universitaires de Rennes, PUR, est dédiée aux textes et documents inédits ou introuvables, aux travaux ou collectes remarquables.
Enfin, la publication trimestrielle Musique bretonne dresse un panorama de la richesse du patrimoine culturel d’une Bretagne ouverte sur d’autres cultures.
« Notre objectif premier est la transmission, nous ne pouvons que nous réjouir de rendre aux gens et aux territoires leur création et de la croiser avec d’autres patrimoines, bâtis par exemple. Les archives ne sont pas une fin en soi, mais un moyen ! », conclut Gaëtan Crespel.

Christine Barbedet – avril 2016