Les « pardons et troménies en Bretagne » viennent d’être inscrits à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI) par la Direction des patrimoines du ministère de la Culture. Cette reconnaissance institutionnelle offre l’occasion de présenter le travail régional d’inventaires croisés actuellement mené sur les pardons et chapelles en Bretagne par l’association Bretagne Culture Diversité et le service régional de l’Inventaire du patrimoine culturel.

Un inventaire régional des pardons

Dans le cadre de l’inventaire participatif du PCI que Bretagne Culture Diversité réalise depuis décembre 2015 en Centre Ouest Bretagne, les pardons, par leur nombre et leur diversité, sont apparus être un élément très vivant de ce qui fait patrimoine pour les habitants du territoire. Or, des pardons, il s’en organise un peu partout en Bretagne. C’est à partir de ce constat localisé qu’un travail sur le sujet a démarré durant l’été 2017 à l’échelle régionale. Il avait pour objectif d’inscrire, par le biais d’une fiche d’inventaire, les pardons et troménies à l’Inventaire national du PCI. Cette fiche d’inventaire propose ainsi une synthèse pluridisciplinaire et contemporaine croisant histoire, ethnologie et histoire de l’art.

L’inscription des pardons à l’Inventaire national du PCI constitue la première étape d’une démarche d’inventaire exhaustif qui entend recenser l’ensemble des pardons qui s’organisent chaque année en Bretagne historique. D’aucuns s’interrogent sur leur avenir sans avoir de réelles données à l’appui, beaucoup sont celles et ceux à avoir un avis sur le sujet, sur la manière dont les pardons sont organisés, sur les menaces qui pèsent sur eux… Mais qu’en est-il vraiment ? Ce travail d’inventaire ambitionne d’apporter des éléments de réponses ; à l’heure actuelle, ce recensement a déjà permis d’enregistrer un peu plus de 1 300 pardons encore en activité, témoins du dynamisme de cette pratique et de son ancrage sur le territoire.

Un pardon, une chapelle

Sans doute plus encore que d’autres thématiques, cette étude illustre la perméabilité des champs patrimoniaux : à chaque pardon, sa chapelle, ses bannières et autres objets cultuels.

L’étude de BCD est donc l’opportunité pour l’Inventaire de revisiter le corpus des 2 200 dossiers d’architecture religieuse et 14 500 objets cultuels réalisés depuis 1964. L’objectif partagé est de proposer à terme une consultation en ligne croisant les bases de données. L’ambition de cette réciprocité est d’éclairer les liens entre patrimoines matériels et immatériels, de donner à lire la complexité de ces interactions et d’ouvrir ainsi largement la réflexion sur les enjeux de conservation et de transmission.